L’évolution des commerces dans un faubourg toulousain : l’avenue Étienne Billières (1978-2018)

L’évolution des commerces dans un faubourg toulousain : l’avenue Étienne Billières (1978-2018)

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Robert MARCONIS
Professeur émérite, membre du LISST – CIEU
Université Toulouse II - Jean Jaurès

Au-delà des anciens remparts (aujourd’hui allées Charles de Fitte), entre la place extérieure Saint-Cyprien (Roguet) et la Patte d’Oie, un faubourg linéaire s’est formé, dès la fin du XIXe siècle. L’urbanisation a suivi l’une des lignes de transport en commun desservie par tramway électrique de 1908 à 1952. On a donné à cette avenue le nom d’Étienne Billières, promoteur d’un « socialisme municipal », maire de Toulouse entre 1925 et 1935.

Deux séries de photographies (1978, en noir et blanc, 2018 en couleurs) permettent d’illustrer l’évolution de ce faubourg et de ses commerces.

En 1978, l’avenue est devenue un grand axe de la circulation automobile (A1). Les contre-allées qui la bordent, longtemps pistes cyclables empruntées par les ouvriers de la Cartoucherie (avenue de Grande- Bretagne), sont envahies par les voitures qui y stationnent. Un toboggan métallique enjambe la place de la Patte d’oie, dont on aperçoit un élément à proximité du café, situé au terminus de la ligne de bus 14, qui a succédé au tramway (D1). Alors que des activités ont disparu depuis les années 1950 (deux cinémas, une auberge rurale), des immeubles neufs s’élèvent à l’emplacement de l’ancienne gare Roguet (cité HLM) et la direction de la Poste occupe celui qui borde l’avenue (B1). Malgré la proximité du marché couvert voisin, de nombreux commerces alimentaires se sont maintenus (cafés, boulangeries, boucherie…) et demeurent des lieux de sociabilité pour ce quartier populaire. D’autres se sont installés ou modernisés pour répondre aux nouveaux besoins quotidiens des habitants (maison de la presse, pharmacies, boutiques de vêtements ou d’électro-ménager, salons de coiffure… A1). Alors que subsistent certaines activités de production (une fonderie de métaux), d’autres ont vu le jour (garages, stations- services…) destinées à ceux qui empruntent l’avenue : automobilistes, deux-roues (B1, C1).

Quarante ans plus tard, le métro, entre Patte d’Oie et Saint-Cyprien- République, a réduit un peu la circulation automobile tandis qu’un parking souterrain aménagé sous les anciens bains-douches face au marché, répond aux besoins de stationnement et permet de rendre un peu droit de cité aux vélos. En témoigne le magasin de matériaux devenu magasin de vente et de réparation des deux-roues. Le garage voisin et ses pompes à essence ont laissé place à une petite surface alimentaire (Monop) tandis qu’en face, une autre station-service a été remplacée par un opticien et une librairie (B2, C2). Mouvement caractéristique de l’implantation d’activités nouvelles de services (banques, compagnies d’assurance, agences immobilières) succédant à certains cafés ou commerces traditionnels de proximité (D2) et accompagnant souvent la construction d’immeubles neufs à la place de petites maisons faubouriennes.


© Ville de Toulouse, Archives municipales, cotes FRAC 31555 1Fi6223 à 6226, 6228, 6236, 6238, 6239, 6263, 6306.

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